Il y a grosso modo deux manières de pratiquer la photo en voyage.
La première c’est de voyager et de faire des photos souvenir. Dans ce cas ce qui prime, c’est le voyage lui même, la découverte et les rencontres. Ce qui compte c’est d’avoir du matériel léger. Je conseillerai un compact ou un bridge de bonne qualité et éventuellement, idéalement, si vous avez les moyens un reflex avec un zoom trans-standard, du type 28-85. L’intérêt étant outre d’avoir un deuxième appareil en cas de problème, de faire des photos de très bonne qualité si l’objectif n’est pas un cul de bouteille ;-). C’est ce que je fais quand je veux me promener tranquille sans l’artillerie. Et toujours le compact dans la poche….
Donc voyagez avec un bon compact, pourquoi pas ce qu’on appelle un compact expert ou un petit bridge, si vous voulez de meilleurs clichés qu’avec un petit compact d’entrée de gamme qui soit dit en passant peut parfaitement vous convenir et suffire. Ou bien prenez tout de même un petit reflex si vous ressentez du plaisir à photographier et que vous voulez davantage de performances (qualité du capteur, objectifs, réactivité, confort de visée,….).
Pour voyager tranquille, c’est la meilleure configuration, léger et les yeux grands ouverts…
La deuxième façon, c’est là que ça se complique, c’est de voyager pour photographier ou en considérant tout du moins que la photo est une partie intégrante et primordiale du voyage à titre amateur ou professionnel. Je suis « malheureusement », comme d’autres, dans ce cas, ce qui ne m’empêche pas de garder les yeux ouverts mais oblige à modifier la démarche.
Ainsi, non seulement le matériel aura plus d’importance mais vous ferez probablement plus de photos, vous souhaiterez peut-être davantage les traiter après et assurer le coup pour l’archivage.
C’est sur tous ces aspects que votre démarche sera différente et encore plus dans votre façon de préparer votre voyage et de photographier tout simplement. Cela a une influence directe sur le voyage car voyager pour faire de belles photos impose une démarche rigoureuse, des choix et des contraintes : choix des heures, façon d’aborder les gens, choix du sujet, temps passé à tel ou tel endroit….Il faut prendre des notes aussi si l’on veut pouvoir légender efficacement ou rédiger un récit au retour.
L’équipement de base sera généralement un reflex et un deuxième de secours.
Si vous préférez un télémétrique façon Leica, c’est une possibilité qui offrira qualité et discrétion mais c’est un tout autre choix. Ce n’est pas donné tout de même…. On peut aussi partir sur un compact expert si l’on considère que c’est suffisant pour ses besoins ou pour une question de coût, mais dans cette philosophie je suggère plutôt un petit reflex numérique discret et silencieux comme on en fait aujourd’hui (350D ou 400D de canon par exemple). Le bridge offre pour certains un compromis satisfaisant.
Si vous partez en totale autonomie, l’argentique se justifie, de même si vous préférez cette démarche (question de goût, de prix, de rendu,…).
Le numérique vous permettra de sauvegarder, vérifier, archiver et légender vos photos au fur et à mesure du voyage tout en bénéficiant des avantages tels que le partage des photos (convivialité) ou le changement de sensibilité à la volée, sans compter la non limitation des prises de vues. Personnellement je trouve ces avantages incomparables et formidables ! Un seul inconvénient : l’encombrement du matériel et son coût (ça fait beaucoup me direz-vous).
Là deux écoles s’affrontent, certains préféreront être très léger et d’autres avoir un maximum de matériel. Il y aura dans les 2 cas des compromis à faire dans certaines situations.
Il y a aussi ceux qui sont en moyen format ou qui font de la photo de paysage à la chambre mais eux, je pense, n’auront pas besoin de lire mon article…
Cette typologie est arbitraire, nous sommes bien d’accord.
Celui qui maîtrise la photo fera des photos de qualité même s’il se promène léger en famille, sans adopter une démarche sophistiquée (il en fera juste moins et assurera moins le coup). Dans le deuxième cas, lorsque l’on souhaite vraiment faire de la photo de qualité, il y a encore autant de cas et de nuances, de l’amateur qui adapte un peu son voyage au pro qui part sur commande. Il y a en réalité autant de démarche différente que de voyages possibles, c’est à dire une infinité !
Mais restons concrets, les conseils qui suivent sont surtout valables dans le cadre de cette démarche de photographe averti.
Deux remarques pour conclure ce préambule :
Dans tous les cas l’encombrement et le poids du matériel sont un facteur important en voyage et d’autre part la photo de voyage n’est autre que de la photo de reportage avec des conditions un peu particulières, incluant souvent une dominante de paysages ou d’architecture en plus des scènes de vie.