A nos actes manqués!
Je suis une admiratrice inconditionnelle de Jean Jacques Goldman, je ne vous la cache pas, mais vous l’aurez compris à la simple lecture du titre! Ici il ne sera pas question de musique mais de ces comportements étranges que l’on appelle les actes manqués.
En psychanalyse, l’acte manqué désigne « une conduite socialement inadaptée qui réalise un désir inconscient« , d’après le petit Larousse. En clair, on a l’intention de faire une chose mais on fait son contraire, on agit de façon incohérente. Exemple : on perd ses clefs de voiture au moment de partir travailler, on oublie de répondre à un mail important, on laisse son portefeuille au restaurant… Des erreurs qui en général nous agacent et nous contrarient.
L’acte manqué est en fait la transposition sur nos comportements du lapsus, qui concerne nos paroles (on dit un mot à la place d’un autre).
Le concept d’acte manqué a été développé par Freud en 1901, dans son essai « Psychopathologie de la vie quotidienne ». Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les actes manqués ne sont pas le fruit du hasard, de la fatigue ou de l’inattention, c’est la révélation involontaire de ce que le sujet ne peut pas exprimer consciemment : une intention, une pulsion, un désir refoulé. Cela traduit un conflit intérieur. Exemple : on laisse son portefeuille sur la table au restaurant car on aurait aimé y rester ; on oublie un rendez-vous important parce qu’au fond de soi, on l’appréhende.
Commettre des actes manqués est tout à fait normal. Nous en faisons tous, en toutes circonstances. Ils ne révèlent en aucun cas un trouble psychologique. En revanche, les accumuler dans un cours laps de temps doit amener à s’interroger. Que signifient-ils ? Que dévoilent-ils de nos désirs inconscients ? Il ne faut alors pas hésiter à tenir compte de ces banales erreurs de comportement pour découvrir nos sentiments et nos envies profondes.