À travers le récit de la gestion du cycle hormonal, découvrez les défis d’une contraception inégale, les complexités d’une ménopause tardive, et les choix limités pour les femmes face aux normes médicales et sociétales. Vers une équité de la responsabilité contraceptive.
La gestion du cycle menstruel : une responsabilité sous-estimée dès l’adolescence
À 12 ans, je n’avais pas réalisé l’ampleur de la responsabilité qui accompagnerait la gestion de mon cycle. Tout ce que je comprenais alors, c’était ce désagrément mensuel, quelques jours perçus comme un « désastre ». Ce n’est que bien plus tard, après des années de douleurs liées à l’endométriose et aux fibromes, que j’ai compris l’importance de connaître le fonctionnement de mon corps au quotidien.
Durant mon adolescence et au-delà, mes connaissances du cycle hormonal se limitaient à quelques notions sur les tampons et produits d’hygiène, mais aucune sur la complexité de chaque phase ou l’influence des oscillations hormonales sur l’ensemble du corps. L’importance de la nutrition, de l’exercice ciblé, et de la gestion du stress, essentiels pour mieux vivre chaque phase, étaient tout simplement absents de l’éducation.
Contraception féminine : une charge inégale et souvent punitive
L’injustice de la contraception est vite devenue un fardeau. J’ai dû affronter les effets secondaires insupportables de la pilule et des stérilets, rendant chaque tentative presque punitive. Pourtant, ces options semblaient inévitables dans une société où la contraception repose principalement sur les femmes. Quant à la ligature des trompes, l’idée même de devoir justifier mon choix et de me lancer dans un parcours complexe la rendait impensable sans mettre en danger ma santé.
La vasectomie reste un sujet tabou pour beaucoup, bien qu’elle représente une option de contraception durable et plus accessible. Cette asymétrie impose un autre obstacle de taille à une gestion contraceptive équitable. Nous, les femmes, devons non seulement comprendre et gérer des cycles complexes, souvent marqués par la douleur et des décisions médicales difficiles, mais aussi supporter la charge mentale de cette responsabilité qui s’étend bien au-delà de nos règles.
Les normes de la ménopause tardive : une « réserve hormonale exceptionnelle » encore peu reconnue
Aujourd’hui, ne pas être ménopausée, alors que la société valorise, enfin, les expériences des femmes qui y sont passées, me place dans une sorte d’invisibilité. Ce que l’on appelle la ménopause tardive est souvent perçu comme une anomalie, alors que cela pourrait aussi être une « réserve hormonale exceptionnelle ». Or, cette idée est rarement valorisée, et cette situation, loin d’être positive, renforce le sentiment d’exclusion de nombreux parcours féminins qui ne correspondent pas aux normes.
L’ablation de l’utérus : une solution médicale influencée par les normes sociales
Enfin, l’ablation de l’utérus est parfois la seule option proposée, comme si cet organe, symbole de la féminité et source de vie, devenait insignifiant une fois l’âge de procréation dépassé, alors même que je suis biologiquement encore capable d’enfanter. Cette décision, influencée davantage par les normes sociales que par ma santé, souligne combien la liberté des femmes reste entravée par des décisions médicales et culturelles extérieures.
Notre corps nous appartient
Il est essentiel de l’écouter et de consulter les professionnels de santé en confiance. N’hésitez pas à recueillir différents avis médicaux pour mieux comprendre les solutions qui s’offrent à vous. Certains médecins adoptent des approches alternatives qui peuvent compléter la médecine classique, en valorisant des pratiques adaptées aux spécificités de chaque femme. Se rapprocher de cercles de femmes ou de groupes de soutien permet également de partager des expériences et d’entendre des récits de parcours de santé. Ces échanges enrichissent notre vision et nous aident à prendre des décisions en accord avec nos valeurs profondes, en pleine connaissance de notre corps.